- Règne : Animalia
- Classe : Insecta
- Ordre : Lepidoptera
- Super-famille : Papilionoidea
- Famille :Hesperiidae
- Sous-famille : Pyrginae
- Genre : Carcharodus
Présentation
L’Hespérie de l’Alcée appelée aussi la grisette est un papillon de jour de la famille des Hesperiidae qui compte plus de 4000 espèces recensées dans le monde dont une trentaine vivent sur le continent européen . Les membres de cette famille ont pour la plupart des teintes grises ou noires et leurs chenilles ont une partie resserrée juste derrière la tête. La grisette fait aussi partie de la sous-famille des Pyrginae qui est composée de 7 tribus .
Description
La couleur dominante de ce papillon est le brun. Cette couleur est déclinée par des taches qui vont du beige clair au brun le plus sombre. La partie claire des ailes a une teinte légèrement jaunâtre avec des reflets rosés ou violets qui apparaissent sous une certaine lumière . Plusieurs points clairs se trouvent sur les ailes antérieures . La tête est plutôt grosse par rapport au corps. Les antennes , bien écartées, se terminent en massues . L’envergure est comprise entre 25 et 30mm.
Les femelles sont souvent plus grandes que les mâles et ont un abdomen plus épais . les mâles ont une touffe de poils au bout de l’abdomen.
Ce papillon plutôt rare au jardin des oiseaux apprécie les endroits secs et ensoleillés comme les carrières, les friches ou les sols pauvres en végétation .
L’espèce peut être confondue avec l’Hespérie de la bétoine (Muschampia floccifera) même si la deuxième est beaucoup plus foncée que la première.
plantes hôtes
Principalement les plantes de la famille des malvacées comme la mauve commune (Malva neglecta) , la mauve musquée (Malva moschata), la mauve à petites feuilles (Malva pusilla)ou la grande mauve (Malva sylvestris) .
Reproduction
Après l’accouplement, la femelle pond ses œufs sur ses plantes hôtes à raison de 5 à 10 par plante. Les œufs incubent 2 à 3 semaines. Aussitôt écloses, les chenilles se construisent un petit abri en rapprochant les deux bords d’une feuille à l’aide de ses soies. Pour avoir assisté à la scène complète, j’ai pu constater que le tissage est assez rapide et que l’abri relativement sommaire est fabriqué dans la journée . Pour ce faire, la chenille remue la tête de gauche à droite en collant la soie sur un côté et sur l’autre. Les deux bords de la feuille sont alors resserrés progressivement puis finissent par se toucher . Les chenilles commencent par manger la feuille sans avoir à sortir de leur abri, mais très vite elles doivent en sortir pour trouver à manger . Elles vont toujours au plus près et reviennent se mettre à l’abri au moindre danger .
Lorsque l’abri devient trop étroit ou que la chenille a mangé toute la feuille, elle quitte l’abri et en construit un autre un peu plus loin . Les abris leur servent au printemps pour se protéger des prédateurs, mais sont aussi utilisés en hiver pendant la période de diapause pour traverser l’hiver et supporter les grands froids. Lorsque c’est le moment, la chenille construit un nouvel abri et s’y installe tête en bas pour se transformer en chrysalide et entamer la nymphose. Ces petits abris qui servent à la chenille tout au long de ses métamorphoses sont nommés des tentes larvaires .
Les chenilles ont le corps brun marqué de petits point blancs . La tête est noire avec un resserrement important à l’arrière sur lequel on trouve des taches jaune vif.
L’espèce est plurivoltine et peut produire 3, voire 4 générations du mois d’avril au mois de septembre .
Distribution
L’Hespérie de l’Alcée est présente dans toute l’Europe à l’exception des iles britanniques et de la Fennoscandie . On peut également la rencontrer en Turquie , en Ukraine , en Russie jusque dans le sud de la Sibérie et dans le nord de l’inde.
Étymologie
Le nom de genre Carcharodus vient du grec « karkharodous », qui a des dents pointues. Le mot fait référence aux franges en dents de scie qui se trouvent sur le pourtour des ailes. Le grand requin blanc a pour nom scientifique « Carcharodon carcharias ». Ce genre qui comprend huit espèces a été décrit en 1819 par l’entomologiste allemand Jakob Hübner.
L’épithète alceae, donnée par le naturaliste allemand Johann Christoph Esper en 1780, nomme simplement l’une des plantes hôte de l’espèce, Alcea rosea qui est la rose trémière.
Le papillon avait été initialement nommé Papilio alceae par Esper. Le nom vernaculaire Hespérie reprend celui de la famille des Hesperiidae décrite en 1809 par l’entomologiste français Pierre Andrée Latreille . Il descend du mot grec « Hesperis » qui personnifie le couchant. On retrouve la même idée de soir dans les Hesperides qui sont les nymphes du couchant . l’auteur a certainement voulu mettre l’accent sur le fait que ce papillon est particulièrement présent en fin de journée.
Autre Nom vernaculaire
La grisette : nom donné par Geoffroy en 1762 en référence au drap du même nom qui est de couleur grise comme le papillon . Ce drap était considéré comme une étoffe de peu de valeur et le papillon de couleur grise était lui aussi considéré comme ayant peu d’intérêt comparé aux papillons colorés qui attiraient bien plus l’attention .
Les Anglais le nomment Mallow skipper , le sauteur de la mauve ,
les Espagnols disent Piquitos castana, pics châtaigniers ;
les Catalans capgròs comú, têtard commun,
les Allemands Malven-Dickkopffalter, le papillon à grosse tête ,
Les Polonais, Warcabnik ślazowiec, Paruline à mauve ,
les Hollandais kaasjeskruiddikkopj, tête de mauve , etc …